Le gouvernement Lecornu II a dévoilé le projet de loi de finances (PLF) 2026. Si l’écologie et les mobilités durables gagnent 3 milliards d’euros, le secteur du bâtiment et du logement devra composer avec une enveloppe plus restreinte. Entre rationalisation de MaPrimeRénov’ et retour d’un statut du bailleur privé, le PLF 2026 marque une année de transition plus que de relance.

Chaque automne, la question revient : MaPrimeRénov’ va-t-elle changer ? Pour 2026, la réponse est claire : statu quo, mais recentrage.
Le gouvernement prévoit une rationalisation du budget à hauteur de 0,5 milliard d’euros, tout en maintenant la distinction entre rénovations d’ampleur et rénovations par geste.
« Le dispositif MaPrimeRénov' fait l'objet d'un recentrage sur les logements prioritaires […] tandis que les aides versées au titre des rénovations dites par "gestes" cibleront en priorité la décarbonation », indique le PLF.
En pratique :
Aucun budget précis n’est encore inscrit pour MaPrimeRénov’ 2026, mais les autorisations d’engagement du programme « Urbanisme, territoires et amélioration de l’habitat » atteindraient 1,9 milliard d’euros, soit 750 millions de moins qu’en 2025.
Le gouvernement compte sur une mobilisation accrue des Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) pour maintenir la cadence de rénovation sans augmenter les dépenses publiques.

Un temps absent du PLF 2026, le statut du bailleur privé fera finalement son entrée via un amendement gouvernemental porté par Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement.
Objectif : relancer l’investissement locatif après la fin du dispositif Pinel en 2024 et la chute libre du logement neuf (-50 % d’achats par les investisseurs particuliers entre 2024 et 2025).
« Ce dispositif va redonner confiance aux investisseurs individuels, offrir le moyen de se loger aux locataires et un souffle nouveau à l’économie », a déclaré le ministre.
Les grandes lignes du projet :
Cette mesure, attendue par tout le secteur, enverrait un signal fort aux investisseurs privés et aux acteurs de la construction, à condition qu’elle s’accompagne d’une fiscalité stable et lisible.

Le PLF 2026 se veut pragmatique : moins de moyens, plus de ciblage.
Mais derrière la rationalisation, c’est toute la chaîne du logement qui s’interroge.
Entre la baisse des dotations aux collectivités locales (-2 milliards d’euros), les crédits d’État orientés vers l’écologie et les mobilités (+3 milliards) et une rénovation énergétique sous surveillance budgétaire, le secteur du bâtiment risque d’avancer sur un fil tendu en 2026.
Le gouvernement cherche à stabiliser l’Anah, mieux flécher les aides et rassurer les investisseurs.
Mais la crise structurelle du logement : manque de constructions, explosion des coûts, incertitude fiscale etc. reste loin d’être résolue.

🏠 Rénovation énergétique : recentrage de MaPrimeRénov’ sur les passoires thermiques, ciblage renforcé et moins d’aides dispersées.
💰 Fiscalité immobilière : création du statut du bailleur privé pour relancer l’investissement locatif.
🔧 Logement ancien : incitations à la rénovation énergétique afin de soutenir la transition énergétique.
🏛️ Collectivités locales : baisse de 2 milliards € de dotations, frein potentiel aux projets urbains.
🌿 Crédits écologiques : augmentation de 3 milliards € pour l’écologie et les mobilités, rééquilibrage vers la transition durable.

Le Budget 2026 se veut réaliste : moins de dépenses, mais mieux orientées.
Pour les acteurs du bâtiment, du logement et de l’immobilier, l’enjeu sera de transformer ces ajustements en opportunités : rénover plus efficacement, investir dans le locatif durable et bâtir un modèle de logement plus résilient.
La balle est désormais dans le camp du Parlement, où se jouera le véritable chapitre logement du PLF 2026.