Budget 2026 : quel impact sur les propriétaires et bailleurs ?

Budget 2026 : quel impact sur les propriétaires et bailleurs ?

Le projet de loi de finances 2026 a connu un coup d’arrêt au Sénat. Plusieurs mesures votées par l’Assemblée nationale ont été rejetées, parmi lesquelles la hausse de 1,4 point de la CSG sur les revenus du capital, qui aurait concerné les revenus locatifs et les plus-values immobilières. Pour les propriétaires, c’est une première bonne nouvelle, mais d’autres réformes favorables au secteur locatif disparaissent pour l’instant, laissant le marché dans l’incertitude.

📌 En résumé

  • CSG et revenus fonciers : pas d’augmentation, taux inchangé à 17,2 % pour les prélèvements sociaux
  • Plus-values immobilières : le délai d’exonération reste fixé à 22 ans
  • Statut du bailleur privé : création suspendue
  • Micro-foncier et superdéficit foncier : mesures incitatives reportées
  • LMNP et LMP : règles d’amortissement inchangées pour 2026

CSG et plus-values : pas de hausse en 2026

L’Assemblée nationale avait proposé une hausse de la CSG (contribution sociale généralisée) de 1,4 point pour financer la protection sociale. Concrètement, le taux global des prélèvements sociaux sur les revenus locatifs et les plus-values aurait été porté de 17,2 % à 18,6 %, ce qui aurait augmenté la taxation totale sur les plus-values de 36,2 % à 37,6 %.

Le Sénat a rejeté cette mesure, ce qui maintient le niveau de prélèvements sociaux pour 2026 à 17,2 %, et la taxation globale sur les plus-values à 36,2 %. Toutefois, la hausse pourrait réapparaître dans un futur vote, il faudra donc rester attentif.

Plus-values immobilières : pas de réduction du délai d’exonération

Aujourd’hui, les plus-values immobilières sont exonérées d’impôt après 22 ans de détention. L’Assemblée nationale avait proposé de ramener ce délai à 17 ans pour stimuler la mobilité résidentielle et relancer les transactions immobilières. Avec le rejet du budget, ce délai reste inchangé.

Exemple concret : un logement acheté 120 000 € en 2012 et vendu 220 000 € en 2026

  • Plus-value brute : 100 000 €
  • Impôt sur le revenu (19 %) : 19 000 €
  • Prélèvements sociaux (17,2 %) : 17 200 €
  • Taxation totale : 36 200 €

Si la réforme avait été adoptée, la taxation totale aurait été réduite de plus de 2 000 €, soit un avantage non concrétisé pour le vendeur.

Revenus fonciers : un statu quo fiscal pour 2026

La hausse de la CSG sur les revenus fonciers est également annulée. Les propriétaires continueront à payer un taux global de 17,2 % sur leurs revenus locatifs, qu’ils louent en vide ou en meublé.

Cependant, d’autres mesures favorables au bailleur ont été suspendues :

  • Statut du bailleur privé : destiné à encourager la rénovation ou l’investissement locatif dans le neuf et l’ancien avec travaux, ce dispositif reste en suspens, retardant le soutien attendu pour la production de logements.
  • Micro-foncier : l’abattement pour les revenus locatifs issus de la location vide, initialement prévu pour passer de 30 % à 50 % afin de rapprocher l’avantage du micro-BIC, n’est pas mis en place.
  • Superdéficit foncier : la prorogation de ce dispositif, qui permet d’augmenter le déficit foncier imputable sur le revenu global pour financer la rénovation énergétique, n’a pas été adoptée. Le dispositif prend donc fin au 31 décembre 2025.

Ces mesures sont importantes pour inciter les bailleurs à améliorer la performance énergétique des logements loués et éviter l’exclusion de certains biens du marché locatif dès 2028, lorsque la location de logements classés F ou G sera interdite.

LMNP et LMP : des règles avantageuses maintenues

Pour les propriétaires qui pratiquent la location meublée, le projet de loi visait à limiter le taux d’amortissement avantageux à 2 % par an à partir de 2026. Le rejet du budget maintient donc les conditions actuelles, permettant aux investisseurs de continuer à bénéficier de déductions importantes sur plusieurs années.

Conclusion provisoire : un statu quo fiscal favorable, mais des incitations reportées

Pour 2026, le rejet du budget par le Sénat sauve les propriétaires d’une hausse de la CSG et maintient la fiscalité sur les plus-values et les revenus locatifs à leur niveau actuel. En revanche, certaines mesures incitatives pour la rénovation énergétique, la location vide ou l’investissement privé sont suspendues, laissant des opportunités reportées mais non annulées.

Pour les bailleurs et investisseurs, la prudence reste de mise : la fiscalité immobilière pourrait évoluer rapidement, et il sera crucial d’adapter sa stratégie locative et patrimoniale pour profiter des mesures favorables dès qu’elles seront adoptées.